SOPK et projet bébé : comment tomber enceinte malgré tout
Le SOPK est la première cause d’infertilité féminine en France. Pourtant peu connu du grand public, ce trouble endocrinien impacte la fertilité des personnes menstruées de différentes façons et notamment en bouleversant leur cycle menstruel : tomber enceinte devient plus compliqué. Plus compliqué, mais pas impossible. Vous êtes atteinte de SOPK et vous envisagez une grossesse ou êtes actuellement en train d’essayer, vous trouverez dans cet article des réponses à vos questions ainsi que des témoignages de personnes atteintes du SOPK qui sont parvenues à tomber enceinte. Nous espérons que cela vous donnera de la force pour votre propre parcours : bon courage ❤️
Sommaire
Comprendre le syndrôme des ovaires polykystiques (SOPK)
Le syndrôme des ovaires polykystiques, abrégé généralement sous l’appellation “SOPK” que nous utiliserons aussi dans cet article, est dû à un dérèglement hormonal. Il est très fréquent chez les personnes en âge de procréer, puisqu’il affecte entre 5 et 10% de ces dernières, de l’adolescence à la ménopause.
Qu’est-ce que le SOPK ?
Le cycle menstruel est réglé par les hormones. Quand ces dernières sont perturbées, le cycle est perturbé : c’est ce qui se passe dans le syndrome des ovaires polykystiques.
Chez les personnes atteintes du SOPK, le taux des hormones sexuelles varie généralement peu au cours du cycle. Le taux de base de LH, naturellement plus haut que celui de FSH, n’augmente pas en milieu du cycle et ne déclenche pas d'ovulation.
En plus, ce taux de LH élevé est à l’origine d'une production excessive d’androgènes ovariens, en particulier de testostérone, habituellement produite en petite quantité dans l’organisme féminin. La présence de cette hormone en grande quantité dans le corps des personnes atteintes de SOPK a aussi des répercussions.
Quels sont les symptômes du SOPK ?
Ce taux de LH élevé, couplé à ce taux élevé de testostérone, est responsable de plusieurs types d’anomalies chez les personnes menstruées concernées. Ce sont les symptômes du SOPK :
- Irrégularité menstruelle voir anovulation : Le cycle menstruel est irrégulier (l’écart entre les durées des cycles dépassent un écart de 9 jours considéré comme normal), au point où l’ovulation peut ne pas avoir lieu ;
- Hirsutisme : Les femmes atteintes de SOPK peuvent présenter une croissance excessive de poils sur le visage, la poitrine, le dos, ou d'autres parties du corps où les hommes ont généralement des poils ;
- Acné hormonal conséquent : L'acné peut être plus fréquente et plus sévère chez les femmes atteintes de SOPK en raison des déséquilibres hormonaux, en particulier des niveaux élevés d'androgènes ;
- Amincissement des cheveux ou calvitie : Certaines femmes atteintes de SOPK peuvent présenter une perte de cheveux sur le dessus de la tête, similaire à la calvitie masculine ;
- Prise de poids et difficulté à perdre du poids : Les femmes atteintes de SOPK ont souvent tendance à prendre du poids, en particulier autour de la taille, et peuvent avoir du mal à perdre du poids malgré des efforts diététiques et d'exercice. Cela peut s’expliquer à cause d’anomalies lipidiques (taux élevés de cholestérol et de triglycérides) et de la résistance à l’insuline. Ces éléments peuvent augmenter le risque de développer un diabète de type 2 ;
- Présence d’un très grand nombre de follicules au développement inachevé sur les ovaires : Cet état entrave la fertilité en empêchant l’ovulation.
Ces symptômes sont variables d’une femme à l’autre et ne sont pas toujours présents en même temps, notamment parce qu’ils dépendent de l’intensité de la maladie et du déséquilibre hormonal.
Comment être diagnostiquée du SOPK ?
Si vous avez des doutes quant au fait que vous soyez atteinte du SOPK, notamment car vous ne parvenez pas à tomber enceinte, il est important de consulter votre médecin.
🖐️ Que vous soyez ou non diagnostiquée comme atteinte de SOPK, si votre couple rencontre des difficultés à concevoir un enfant, l'éventualité d'une endométriose sera envisagée et vous subirez différents examens.
Les critères de Rotterdam
Après avoir longtemps fait débat, le diagnostic du SOPK se base sur les trois critères de Rotterdam depuis 2014. Pour être dite malade du SOPK, vous devez présenter a minima deux des trois critères de Rotterdam parmi :
- Hyperandrogénie clinique (hirsutisme, acné, chute des cheveux androgénique) ou biologique (taux de testostérone anormalement élevé).
- Troubles des cycles menstruels, avec une ovulation rare ou absente (oligo-anovulation ou anovulation). Les critères de Rotterdam ont établi que des cycles inférieurs à 21 jours ou supérieurs à 35 jours étaient considérés comme dysovulatoires.
- Volume ovarien important (supérieur à 10 mL et sans présence de kyste ni de follicule dominant) et/ou un nombre important de petits follicules décelé lors d'une échographie par voie vaginale.
Les examens de diagnostic
Les examens permettant de poser le diagnostic du SOPK sont au nombre de trois :
- Bilan hormonal : ce bilan fait le point sur les taux des différentes hormones (FSH / LH, hormones androgènes…). Plusieurs prises de sang sont réalisées à différents moments du cycle menstruel pour étudier leur évolution ;
- Échographie pelvienne et/ou abdominale : l’échographie est un examen contesté car ses résultats sont souvent peu concluants. Elle peut permettre d’étudier la taille des ovaires qui peuvent grossir (1,5 à 3 fois la taille “normale”) en cas de SOPK ;
- Laparoscopie : comme pour l’endométriose, la laparoscopie est un examen qui fait foi par sa précision, bien qu’il soit plus invasif (il s’agit d’un acte chirurgical). Il consiste à observer l'intérieur de la cavité abdominale, l'utérus, les ovaires et les trompes de Fallope. Elle permet d’observer l’activité ovarienne importante liée à la maladie (volume ovarien important et nombre important de petits follicules).
Quelles sont les causes du SOPK ?
L’origine du déséquilibre hormonal conduisant au SOPK n’est, encore aujourd’hui, pas clairement identifiée. On envisage qu’elle soit multifactorielle.
Les deux facteurs les plus probants sont :
- Génétique : Environ une vingtaine de gènes de prédisposition au SOPK ont été identifiés. Ils n’expliquent toutefois la survenue du SOPK que dans moins de 10 % des cas. De plus, les antécédents familiaux (présence de la maladie chez des femmes de la famille, notamment proche) exposent une femme à une augmentation de 30 % du risque de développer la maladie.
- Environnemental : Les perturbateurs endocriniens (ces substances que l’on retrouve aujourd’hui dans la nature, dans notre alimentation, dans nos produits cosmétiques ou encore dans nos vêtements) pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie. Cependant aucune preuve et aucun lien entre les perturbateurs endocriniens et l'occurrence de la maladie n’ont été établis à ce jour.
Peut-on guérir du SOPK ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement et de solution définitive pour guérir le SOPK. Différents traitements existent cependant pour ralentir son évolution, atténuer ses symptômes et vivre le mieux possible avec le SOPK.
Comment cela peut-il impacter ma fertilité ?
Le SOPK est d’ailleurs la première cause d’infertilité en France. Il peut donc impacter votre fertilité. La perturbation de la fertilité chez une personne atteinte du SOPK dépend le plus souvent du degré de sévérité de la maladie et du nombre de symptômes qui la touche.
Voici les éléments qui peuvent agir sur votre fertilité :
- Cycle menstruel irrégulier : Les personnes atteintes de SOPK ont souvent des cycles menstruels irréguliers. Cela rend difficile la détermination du moment de l'ovulation et donc le moment optimal pour avoir des rapports sexuels afin de concevoir. Ainsi, utiliser une application pour suivre son cycle menstruel, apparaît comme insuffisant pour concevoir ;
- Mauvaise qualité ovocytaire : Les ovocytes produits par les ovaires peuvent avoir une qualité altérée chez les femmes atteintes de SOPK. Cela peut réduire les chances de conception et augmenter le risque de fausse couche. Dans ce cas, votre médecin pourra envisager une FIV pour favoriser la sélection des ovules de bonne qualité ;
- Anovulation : Dans le SOPK, les ovaires produisent souvent des ovules de manière irrégulière, voire ne produisent pas d'ovules du tout. L'ovulation étant nécessaire pour la conception, vous pouvez rencontrer des difficultés à concevoir. Dans ce cas, votre médecin pourra envisager un traitement pour déclencher l’ovulation ;
- Déséquilibre hormonal / hyperandrogénie : Le SOPK est associé à des niveaux élevés d'hormones mâles (androgènes) telles que la testostérone. Cela peut perturber l'équilibre hormonal nécessaire à l'ovulation et à la fertilité ;
- Résistance à l'insuline : De nombreuses femmes atteintes de SOPK présentent une résistance à l'insuline, ce qui signifie que leurs cellules ont du mal à utiliser correctement l'insuline, une hormone qui régule la glycémie. La résistance à l'insuline peut affecter négativement la fertilité en perturbant les niveaux d'autres hormones impliquées dans l'ovulation et la régulation du cycle menstruel ;
- Syndrome métabolique : Le SOPK est souvent associé à d'autres conditions médicales, telles que l'obésité, l'hypertension artérielle et des taux de cholestérol élevés, qui sont regroupées sous le terme de syndrome métabolique. Ces conditions peuvent également avoir un impact négatif sur la fertilité.
Je n’arrive pas à tomber enceinte et je pense avoir le SOPK : que faire ?
Il est aussi possible que le nom SOPK vous soit apparu alors que vous étiez déjà lancée dans un projet bébé. Face aux échecs mois après mois, vous avez commencé à mener vos premières recherches et vous envisagez que le SOPK puisse être le coupable de vos difficultés. Comment faire ?
Étape #1 : Parler de vos doutes à un médecin
Vous essayez depuis plusieurs mois de tomber enceinte sans résultat ? Nous ne pouvons que vous recommander de consulter votre médecin traitant et votre gynécologue à ce propos : au fait de votre dossier médical, ils seront en mesure de répondre à vos questions.
Nous vous enjoignons aussi à ne pas être trop impatients : selon l’Ined, il faut compter sept mois en moyenne pour obtenir une grossesse. Dans leur enquête parue en 2010, au bout d'un an d'essai, 97% des couples sont parvenus à avoir un enfant. Si au bout de deux ans et malgré des rapports sexuels réguliers sans contraception, le couple ne parvient pas à concevoir, on parle d'infertilité.
Étape #2 : Passer la phase du diagnostic et tests de fertilité
En cas d’infertilité et de difficultés à concevoir, les médecins proposent différents tests. Le SOPK et l’endométriose sont deux maladies courantes et souvent évoquées pour expliquer une infertilité. Elles sont toutes deux envisagées, tandis que votre compagnon est aussi amené à faire des tests (notamment un spermogramme pour évaluer la qualité de son sperme).
Si le diagnostic est posé, vous entrerez dans le suivi des personnes diagnostiquées–cf la partie suivante. Sinon, d’autres pistes seront recherchées.
J’ai le SOPK et je veux tomber enceinte, comment faire ?
Si vous avez été diagnostiquée par le SOPK et souhaitez, le plus rapidement possible ou prochainement, tomber enceinte, il est possible que vous soyez inquiète à l’idée de rencontrer des difficultés. Nous reprenons avec vous les étapes pour augmenter vos chances de tomber enceinte malgré le SOPK.
Étape #1 : Consulter votre médecin
Si vous avez le SOPK et disposez dans ce cadre d’un suivi effectué par votre gynécologue et un endocrinologue (médecin spécialisé dans les hormones), nous ne pouvons que vous recommander de les consulter au moment d’arrêter votre contraception et de commencer votre projet bébé.
Selon votre profil médical, votre âge et l’importance de la maladie et de vos symptômes, le professionnel vous conseillera. Il aura généralement le choix entre deux voies :
- Vous inviter à essayer de tomber enceinte de façon naturelle, le plus souvent avec une deadline (généralement un an). Si au-delà de cette limite, cela ne fonctionne pas, il vérifiera que votre SOPK est bien la cause de vos difficultés en écartant les autres causes et vous proposera des solutions pour tomber enceinte de manière assistée. Plusieurs solutions existent.
- Vous inviter à entrer directement dans un parcours pour tomber enceinte de manière assistée, notamment si vous et votre compagnon êtes plus âgés et si la maladie est plus sévère. Le but : ne pas perdre de temps.
Étape #2 : Essayer de tomber enceinte de manière naturelle
Nous tenons à vous rassurer, il est totalement possible de tomber enceinte de manière naturelle malgré le SOPK. Et ce, même de façon très rapide ! Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici quelques belles pratiques et bonnes habitudes de vie que vous pouvez mettre en place.
- Adopter une belle hygiène de vie : bien dormir, avoir une alimentation équilibrée et variée, boire assez, faire du sport, éviter le stress et l’anxiété, limiter l’alcool, le tabac ou encore les excitants… vous savez ce qu’est une bonne hygiène de vie. Plus votre hygiène de vie est belle, plus vos chances de tomber enceinte sont importantes.
- Suivre votre cycle par le biais des applications : les applications de suivi de règles permettent aussi et surtout de suivre l’ovulation. Or avoir des rapports sexuels dans les jours entourant votre ovulation augmentera forcément vos chances de tomber enceinte de façon naturelle ! Enregistrez, chaque mois, des informations sur vos règles et les applications pourront vous donner des informations quant à votre ovulation.
- Suivre votre cycle grâce à votre température basale : la température basale de votre corps évolue selon le moment de votre cycle. Ces variations très précises de température peuvent vous aider à identifier votre période de fertilité en prenant votre température pendant l'ovulation. Or, si vous êtes atteinte du SOPK et que vos cycles sont très irréguliers, il est possible que les applications seules ne vous aident pas à connaître votre ovulation. Prendre votre température de façon presque quotidienne avec un thermomètre basal vous aidera à mieux l’identifier !
- Suivre votre cycle grâce à la symptothermie : du fait du SOPK, il est possible que votre cycle menstruel soit complètement irrégulier avec une ovulation chaotique. Dans ce cas, les applications de suivi de cycle menstruel auront du mal à vous aider. Quant à la température basale, la méthode peut s’avérer fastidieuse. D’autres solutions plus englobantes vous parlerons peut-être plus, c’est le cas de la symptothermie. Cette méthode consiste à cumuler des connaissances sur l’ensemble des symptômes de votre cycle de façon à pouvoir prévoir votre ovulation par la simple connaissance de votre corps. Chez Gapianne, nous travaillons depuis peu avec Alix, de Magic ovaries pour vous aider à vous y retrouver parmi l’ensemble des symptômes et ainsi augmenter vos chances de tomber enceinte.
- Suivre votre cycle grâce aux tests d’ovulation : à l’image des tests de grossesse, il existe des tests d’ovulation qui fonctionnent de la même manière et selon le même principe. Ils détectent la présence des hormones liées à l’ovulation et peuvent vous aider à mieux identifier ce moment précis.
- Réguler vos hormones pour augmenter votre fertilité : la phytothérapie consiste à se soigner par le biais des plantes. Ces dernières agissent sur nos hormones et consommer des compléments alimentaires et des tisanes spécifiques peut contribuer à rétablir votre équilibre hormonal au moment d’un projet bébé.
✴️ Attention cependant : les soins à base de plantes peuvent entrer en interaction avec les médicaments que vous prenez par ailleurs. Si vous prenez un traitement pour booster votre fertilité, prenez conseil auprès de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant de vous supplémenter avec des produits issus de la phytothérapie.
- Augmenter vos chances avec une cup de fertilité : la cup de fertilité est une cup en silicone qui sert à maintenir dans votre vagin le sperme de votre partenaire, une fois que ce dernier a éjaculé en vous. Il suffit de placer la cup dans votre vagin et de la conserver jusqu’à une heure après le rapport sexuel : ainsi, trois fois plus de spermatozoïdes entrent dans votre vagin. L’avantage de ce dispositif est qu’il est sans hormone et qu’il n’entrera pas en interaction avec les traitements que vous prenez par ailleurs.
❤️ Disclaimer : Parce que nous sommes toutes différentes et que la santé est parfois, aussi, une question de (mal)chance, nous tenons à rappeler ici que tout n’est pas complètement entre vos mains et vous n’êtes pas responsable. Il est possible que vous mettiez toutes ces astuces en place sans tomber enceinte et il est possible que vous n’en mettiez aucune en place et que vous tombiez enceinte… Ces pratiques sont seulement des outils pour augmenter vos chances, il ne sont en aucun cas des garanties.
Étape #3 : Tester les autres causes d’infertilité
Si, malheureusement, il ne vous a pas été possible de tomber enceinte de façon naturelle dans un premier temps, il est ensuite d’usage d’envisager des traitements spécifiques pour augmenter les chances.
Cependant, avant de commencer ce type de traitement, il est nécessaire de s’assurer qu'il n'existe pas d'autres facteurs à l'origine de l'infertilité, en plus de votre SOPK, et notamment chez votre partenaire (des anomalies du sperme, par exemple). En effet, cela pourrait modifier la prise en charge thérapeutique.
Étape #4 : Mettre en place des traitements spécifiques
Une fois les autres causes d’infertilité exclues, votre médecin référent pourra déployer une batterie d’outils, d’examens et de traitements pour vous accompagner dans votre projet bébé. Si on connaît de nom la fécondation in vitro (ou FIV), elle n’est pas la seule à être utilisée !
- Induction de l'ovulation : c’est un processus médical utilisé pour stimuler les ovaires afin de produire et de libérer un ovule dans le cadre de traitements de fertilité ou de régulation des cycles menstruels.
- Drilling ovarien laparoscopique : c’est une intervention chirurgicale utilisée pour traiter certains cas de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), notamment pour les personnes chez qui la maladie est avancée au point que l’induction de l’ovulation ne fonctionne pas.
- Insémination intra-utérine (IIU) : également connue sous le nom d'insémination artificielle, c’est une technique de procréation médicalement assistée utilisée pour aider les couples ayant des difficultés à concevoir naturellement. Elle peut être utilisée en plus de l’induction de l’ovulation.
- Fécondation in vitro (FIV) : la FIV est une technique de procréation médicalement assistée dans laquelle un ovule est fécondé par un spermatozoïde en dehors du corps de la personne menstruée, dans un laboratoire. Les ovules fécondés sont ensuite implantés dans l’utérus, préalablement préparé par différents traitements.
Ces différentes méthodes ont toutes en commun de vous aider à tomber enceinte. Elles sont pour la plupart invasives (injections, traitements lourds et récurrents, interventions chirurgicales) mais peuvent vous permettre d’accomplir votre projet bébé. D’après l’institut national d’études démographiques (Ined), 71% des couples engagés dans une FIV sont devenus parents dans les 8 ans suivant leur entrée dans ce parcours : 41% grâce à la FIV, 11% grâce à l’adoption et 12% naturellement.
Conseils et témoignages de femmes tombées enceinte avec le SOPK
Antécédents personnels avec le SOPK
Quand avez-vous été diagnostiquée avec le SOPK ?
J’ai été diagnostiquée quand j’ai voulu avoir un enfant, quand j’ai arrêté la pilule en 2014, c'est à dire à 27 ans.
Quels étaient vos symptômes principaux ?
Je n’avais pas de cycle ou très irrégulier. Je n’arrivais bien sûr pas à tomber enceinte. Au début j’ai patienté. J’avais vu une gynécologue il y a des années… j’aurais dû comprendre à ce moment là si le médecin m’avait expliqué mais j’étais jeune (18ans), j’avais pris la pilule du lendemain et tout cela paraissait très loin. Dommage…
Parcours vers la conception Combien de temps avez-vous essayé de concevoir avant de réussir ?
Je suis passée par différents stades de traitement… jusqu’à l’insémination artificielle. Nous avons fait plusieurs tentatives. L’ensemble du chemin a été de 2 ans / 2 ans et demi.
Avez-vous eu recours à des traitements de fertilité ? Si oui, lesquels ?
Je fais une amnésie des noms… mais à peu près tous jusqu’à piqure quotidienne de stimulation et insémination.
Gestion du SOPK
Comment avez-vous géré vos symptômes de SOPK avant et pendant votre tentative de concevoir ?
Mal.
En plus de la souffrance psychologique et la multiplicité de traitements hormonaux lourds qui ont un effet sur le moral, j’avais de l’acné… je me sentais inutile, moche, déprimée, je m’isolais… je pleurais beaucoup. Personne ne parlait de cela à l’époque. Mais j’ai trouvé deux solutions :
Je me suis formée à la réflexologie et à la santé naturelle : j’ai rencontré du monde, cela m’a fait du bien, j’ai été entourée, conseillée… j’ai appris, j’ai compris comment le corps fonctionnait avec des cours d’anatomie, de physiologie… j’avais l’impression d’avancer, d’apprendre malgré le fait que je stagnais et restais dans mon boulot pour pouvoir honorer tous les rdv médicaux…
Je suis allée voir une psy mais je n’étais pas prête à m’ouvrir, elle m’a dirigé vers la méditation de pleine conscience : Christophe André est entré dans ma vie, alors qu’il n’était pas du tout connu à l’époque !
Et enfin, j’ai trouvé un groupe de paroles… qui m’a été très précieux. Mon conjoint a accepté de vivre cela avec moi et cela l’a beaucoup rassuré aussi de voir l’état de fébrilité des autres femmes, que c’était normal… que je n’étais pas en train de devenir folle. Que j’avais besoin de soutien, de partage… on a été très soudés, cela nous a beaucoup renforcés même si nous n'avons pas la même sensibilité, donc pas toujours facile de se comprendre.
J’ai enfin changé de gynéco car c’est très important d’avoir confiance et de se sentir comprise. Qu’il y ait un match. Il ne faut pas persister avec quelqu’un qui ne nous rassure pas, avec qui on ne se sent pas bien, en confiance.
Avez-vous apporté des modifications à votre régime alimentaire ou à votre style de vie pour améliorer vos chances de conception ?
Non, j’ai beaucoup compensé… mon régime alimentaire était celui du réconfort… c'est à dire très gras et sucré, ce qui est contreproductif… mais on fait ce que l’on peut…
Je faisais un peu plus attention à l'alcool dans certaines phases du traitement mais rien de bien plus.
Défis et solutions Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés dans votre parcours de fertilité ?
Jongler avec les agendas, honorer les rdv, les prises de sang etc.
Et gérer ces hormones… avec l’impact moral que cela a.
Soutien et ressources Quel type de soutien (médical, familial, communautaire) avez-vous trouvé le plus utile ?
Le communautaire. Le médical est dysfonctionnel car il sépare les choses du corps et celles de l'esprit : on est très mal équipée pour "vivre" les traitements.
Le familial est difficile aussi car c'est complexe de comprendre ce que l'autre vit et les "n'y pense plus et cela arrivera" renforcent parfois l'isolement. mais la communication dans le couple est essentielle et si cela fonctionne, elle permet d'être soudé, de se serrer les coudes.
Enfin, le paramédical, les médecines douces alternatives permettent vraiment de s'échapper et de se reconnecter.
Existe-t-il des ressources ou des conseils spécifiques que vous recommanderiez à d'autres femmes atteintes de SOPK ? De s'entourer de personnes qui ont vécu cette expérience, rien que pour comprendre que c'est normal d'avoir un moral très perturbé en injectant autant d'hormones...
Expériences avec les soins de santé
Comment avez-vous collaboré avec votre équipe de soins de santé pour gérer votre SOPK et votre fertilité ?
Avez-vous des conseils spécifiques sur la communication avec les professionnels de santé ? J'ai trouvé cela très difficile de les comprendre. J'ai fait une IRM par exemple sans comprendre un mot... j'ai dû aller moi même me former à l'anatomie et à la physiologie (dans le cadre de ma formation de deux ans à la réflexologie) pour comprendre leur langage. Le temps est compté à chaque rdv, pour eux comme pour nous, c'est difficile de ne pas se sentir perdus, on se laisse vite porter et cela a un côté déshumanisant.
Émotions et bien-être mental
Comment avez-vous géré les aspects émotionnels et mentaux du processus de conception avec le SOPK ? Pas très bien mais cela a renforcé mon couple.
Avez-vous des recommandations pour le bien-être mental pendant ce parcours ? Parler, s'entourer de personnes qui vivent le même combat surtout, ne pas s'isoler, prendre soin de soi.
Rétrospective et conseils
Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous auriez fait différemment ?
Je m'entourerais différemment, plus tôt, j'aurais trouvé une autre gynécologue plus tôt pour évoluer dans un cadre plus doux et plus confiant et j'aurai moins d'attentes envers mes soeurs et mère qui étaient finalement très démunies.
Quels conseils donneriez-vous à une femme atteinte de SOPK qui essaie de concevoir ?
Juste de comprendre que son mental est perturbé, qu'elle ne devient pas triste ou dépressive, que le pouvoir des hormones est dingue et qu'elle reste pleine de vie et de vitalité. Ne pas chercher du réconfort dans son entourage qui ne comprend pas… qui n’est pas équipé pour accompagner. Chercher des témoignages, des personnes qui sont dans le même cas, et s’ouvrir. Et s’organiser pour affronter.
De mon côté, j'ai mené ce parcours sans le dire au bureau, je trichais... je masquais mes rdvs etc. C'était plus simple de dire que j'avais pris une cuite la veille plutôt que j'avais pleuré avant d'arriver au bureau car mon énième test de grossesse était négatif... Je ne sais pas si cela aurait été mieux de le dire. Ce n'était pas une époque où cela aurait été accepté, mon chef était misogyne et je n'avais pas envie de partager cela avec mon équipe mais c'est peut-être un réflexe du passé, je ne sais pas ce qui est le mieux. Moi, je préférais garder cela dans mon jardin secret. Je tenais bon toute la journée, et j'explosais parfois en sanglots en sortant du bureau. Mais bon, cela valait le coup et cela me permettait de m'organiser. Il faut créer le cadre perso et pro qui permet d'honorer tous les engagements médicaux. Il faut gérer son temps. Pour la petite histoire, ma grossesse a dû rééquilibrer certaines choses et puis surtout, avec SOPK (4 dans mon cas) on devient plus fertile plus âgée. L'infertilité est dû à notre incapacité à faire des ovules viables pour cause de suractivité ovarienne. Donc la réserve ovarienne baissant avec le temps, cela compense doucement... on devient plus fertile, on arrive davantage à aller jusqu'au bout du processus. C'est la revanche des SOPK.
Je suis tombée enceinte à mon premier cycle après avoir arrêté la pilule pour concevoir mon second enfant.
Sources :
Inserm, Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : un trouble fréquent, première cause d’infertilité féminine, 2019 : https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk/
Inserm, Infertilité : des difficultés à concevoir d’origines multiples, 2019 : https://www.inserm.fr/dossier/infertilite
Ministère de la Santé et de la Prévention, Rapport sur les causes d’infertilité : vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité, 2022 : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sur_les_causes_d_infertilite.pdf
Association Espoir pour le syndrome des ovaires polykystiques (Esp’OPK), Nat’OPK : des méthodes naturelles et/ou médecines douces !, 2018 : https://www.esp-opk.org/post/nat-opk-des-méthodes-naturelles-et-ou-médecines-douces
Deuxiemeavis.fr, SOPK, 2021 : https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/sopk
Laisser un commentaire
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.