Tout comprendre aux différents flux des règles

Les menstruations est un phénomène naturel chez les personnes possédant un utérus. Cependant, leur fonctionnement suscite encore bien des interrogations. Il est courant de se poser des questions sur la "normalité" de son flux. Du spotting léger aux flux plus abondants, la variabilité est immense et dépend de facteurs aussi bien internes qu'externes. Dans cet article, nous vous dévoilons tout sur les flux menstruels. Des causes qui influencent le flux des règles aux idées reçues, elles n’auront plus aucun secret pour vous. Bonne lecture !

Petit rappel sur les différents types de flux menstruels

Le flux dit “léger”

Ce que l’on appel flux léger est un flux qui se traduit par une quantité de saignements qui reste inférieure à 30 millilitres sur l'ensemble de la durée des menstruations. Cette faible quantité de sang se manifeste souvent par des pertes de couleur claire ou rosée, ou même par de petites taches discrètes. Ce type de flux ne nécessite généralement pas l'utilisation de protections hygiéniques très absorbantes. Les protège-slips ou les tampons de faible capacité suffisent bien souvent pour gérer ce niveau de saignement.

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Le flux dit “moyen”

Concernant les flux moyens, ils se caractérisent par une quantité de saignements qui se situe généralement entre 30 à 50 millilitres sur l'ensemble de la période menstruelle. Cette intensité de saignement ne pose généralement pas de souci notable pour gérer ces saignements. La couleur des pertes peut varier du rouge vif au marron, selon le jour du cycle.

Nous vous recommandons les protections dites “classiques” comme les serviettes hygiéniques bio de JHO, ou les tampons bio de la même marque. Comme protection périodique un peu plus moderne, il y a la cup menstruelle qui est parfaite pour gérer ce type de flux.

 

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Le flux dit “abondant”

Enfin, les flux abondants, parfois qualifiés de ménorragie, se distinguent par une quantité de saignement significativement supérieure aux types de flux comme vu précédemment. Ce type de flux entraîne un saignement dépassant les 80 millilitres sur l'ensemble de la période menstruelle. Les personnes menstruées qui ont un flux abondant peuvent aussi parfois observer la présence de caillots sanguins, qui peuvent varier en taille et rendre ainsi les règles plus épaisses. Ces saignements intenses nécessitent souvent des protections hygiéniques plus performantes, comme des tampon, des serviettes ultra absorbantes ou des culottes menstruelles pour flux abondants, et peuvent exiger des changements plus fréquents pour éviter des débordements.

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👉 La ménorragie peut avoir plusieurs causes, allant de déséquilibres hormonaux à des affections médicales telles que les fibromes ou des troubles de la coagulation. Parfois, le flux peut être tellement important qu'il peut affecter notre quotidien. En cas de flux anormalement abondant ou si vous avez des préoccupations concernant la quantité de saignement, il est impératif de consulter un gynécologue ou un autre professionnel de santé pour écarter tout problème médical sous-jacent.

A lire aussi : Quelles protections hygiéniques choisir ?

Les spottings

Quant aux "spottings", ils désignent des saignements légers qui surviennent entre deux périodes de règles. Contrairement aux règles régulières, les spottings se manifestent souvent par de petites taches ou des écoulements légers, d'où leur nom. La couleur peut varier du rose pâle au marron foncé, en fonction de la durée et de la cause du saignement. Les spottings peuvent parfois surprendre ou inquiéter, ils sont cependant assez courants et peuvent être influencés par divers facteurs tels que les fluctuations hormonales, la prise de certains médicaments comme la pilule contraceptive ou même le stress.

👉Néanmoins, si les spottings sont fréquents ou s'accompagnent d'autres symptômes, il peut être judicieux de consulter un·e professionnel·le de santé pour s'assurer qu'il n'y a pas de problème sous-jacent.

Qu’est-ce qu’un flux de règles “normal” ?

Lorsque l'on parle de "flux de règle normal", il convient d'aborder le sujet avec prudence, car ce qui est considéré comme "normal" peut varier considérablement d'une femme à l'autre. En effet, chaque personne menstruée est unique, et ce qui est typique pour une personne peut ne pas l'être pour une autre.

Ceci étant, lorsque l’on parle d’un flux de règles “normales” cela fait référence à la quantité et à la durée des saignements menstruels que l'on considère comme étant dans la moyenne pour la majorité des personnes menstruées en âge de procréer. Ce flux dure généralement entre 3 et 7 jours, avec une perte de sang totale estimée entre 30 et 50 millilitres au cours de l'ensemble du cycle menstruel.

Pour vous donner un ordre d’idée :

• Les protège-slips sont conçus pour des pertes très légères, et peuvent contenir de 1 à 3 ml.
• Concernant les tampons, les “réguliers” absorbent environ 5 ml, les “super” : absorbent de 9 à 12 ml et les “super plus” peuvent absorber 12 à 15 ml.
• Les serviettes hygiéniques quant à elles peuvent absorber de 5 à 7 ml pour les “régulières”, de 9 à 12 ml pour les “super” et jusqu'à 15 ml ou plus pour les “Nuit/maxi”

En se basant sur une perte totale de 30 à 50 millilitres au cours de l'ensemble du cycle menstruel, une femme pourrait donc utiliser :

• 6 à 10 tampons réguliers, ou
• 3 à 5 tampons super, ou
• 2 à 4 tampons super plus, ou
• 6 à 10 serviettes hygiéniques régulières, ou
• 3 à 5 serviettes hygiéniques super, ou
• 2 à 3 serviettes hygiéniques de nuit/maxi.

Les flux varient au cours d’une même phase menstruelle

Dans cette partie, nous explorons les variations de flux menstruel au sein d'une même phase menstruelle. Il est cependant important de rappeler que chaque femme est unique : la consistance, la durée du cycle et l'intensité des saignements varient d'une personne à l'autre. Il n'y a pas de cycle ou de flux "type", mais plutôt une généralité ou une moyenne observée. Ainsi, si votre flux se démarque de cette moyenne, cela ne signifie pas nécessairement qu'il y a un problème avec vos menstruations.

Début de la phase menstruelle (généralement jours 1-2) :

• Début (Jour 1) : Le flux peut commencer de manière plutôt discrète, souvent par un spotting ou des taches légères. Pour certaines femmes, toutefois, il peut être immédiatement abondant dès le premier jour.
• Milieu (Jour 2) : Souvent, ce jour voit un flux plus constant et parfois abondant. Pour beaucoup de femmes, les premiers jours des règles sont ceux où le flux est le plus lourd, avec parfois la présence de caillots.

Milieu de la phase menstruelle (généralement jours 3-4) :

À ce stade, bien que certaines femmes continuent d'avoir un flux abondant, pour la majorité, le flux commence généralement à diminuer. Le sang peut passer d'une couleur rouge vif à un rouge plus foncé ou marron, signe que le saignement devient moins intense.

Fin de la phase menstruelle (généralement jours 5-7) :

Le flux des règles continue de diminuer et devient généralement léger ou très léger. Le sang peut être de couleur marron ou même rosé, indiquant la fin du saignement. Pour certaines personnes menstruées, les règles peuvent durer moins longtemps et se terminer au jour 4 ou 5, tandis que pour d'autres, elles peuvent s'étirer jusqu'au jour 6, 7, ou même au-delà.

Les facteurs qui influencent les flux menstruels:

Il existe aussi de nombreux facteurs qui peuvent modifier le flux des règles.

L’âge:

L’une des principales raisons qui influence un flux menstruel est l’âge. En effet, de nos premières règles à la ménopause, celles-ci subissent des changements en fonction de nos cycles.

• L’adolescence : Lorsque les menstruations commencent, les cycles peuvent être irréguliers pendant quelques années. Les niveaux d'hormones fluctuent encore, ce qui peut entraîner des flux abondants ou légers.
• La préménopause : À mesure que les femmes approchent de la ménopause, leurs cycles peuvent devenir irréguliers et les flux peuvent varier considérablement.

Les hormones :

Le cycle menstruel est principalement régulé par les hormones, et tout déséquilibre de celles-ci peut influencer le flux menstruel. Par exemple, les œstrogènes favorisent le développement de l'endomètre, et un déséquilibre peut modifier le flux menstruel. La progestérone, elle, prépare l'endomètre pour une possible implantation, et son déséquilibre peut entraîner des règles irrégulières. Il y a aussi la LH (hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculo-stimulante) qui permettent de réguler l'ovulation et la production hormonale; leur déséquilibre, comme dans le SOPK, peut donc perturber le cycle.

Les contraceptions :

Les contraceptions, en particulier les contraceptifs hormonaux, peuvent aussi influencer le flux des règles car ils modifient l'équilibre hormonal naturel du corps, ce qui affecte directement le cycle menstruel. Regardons ça ensemble dans le détail :

• Contraceptifs oraux combinés (pilules contenant à la fois des œstrogènes et de la progestérone) : Les contraceptifs oraux combinés, composés à la fois d'œstrogènes et de progestérone, sont couramment utilisés. Seulement, ils modifient l'équilibre hormonal naturel du corps. Tout d'abord, ils suppriment efficacement l'ovulation, empêchant ainsi la libération d'un ovule mature prêt à être fécondé. Ensuite, ils influencent la consistance de l'endomètre, la paroi interne de l'utérus, la rendant plus fine. Cela peut, en conséquence, entraîner des menstruations plus légères et de moindre durée.
• Contraceptifs progestatifs (comme la pilule progestative, l'implant ou le dispositif intra-utérin au progestatif) : Les contraceptifs tels que la pilule progestative, l'implant ou le dispositif intra-utérin (DIU) libérant du progestatif ("progestatif" désigne une classe de médicaments qui imitent l'action de la progestérone), sont des alternatives aux méthodes combinées contenant des œstrogènes. Ces contraceptions agissent principalement en influençant l'endomètre, la paroi interne de l'utérus. Ils rendent ainsi cette paroi plus fine, ce qui peut, selon les personnes, diminuer considérablement le flux menstruel voire arrêter les règles.
• Dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre : Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre est une méthode contraceptive non hormonale qui se distingue par sa longévité et son efficacité. Placé à l'intérieur de l'utérus, ce petit appareil en forme de "T" libère continuellement des ions cuivre qui sont toxiques pour les spermatozoïdes, ce qui empêche ainsi la fécondation. Contrairement à d'autres dispositifs ou pilules contraceptives, le DIU au cuivre n'introduit aucune hormone. Cependant, une conséquence notoire de son utilisation est la modification des menstruations. De nombreuses utilisatrices rapportent une augmentation de la quantité de leurs saignements ainsi qu'une prolongation de leur durée. De plus, certaines femmes peuvent ressentir des crampes menstruelles plus intenses ou plus fréquentes après l'insertion du dispositif.

La grossesse et l’accouchement :

La grossesse ainsi que l'accouchement sont des événements majeurs dans la vie reproductive d'une femme et peuvent entraîner des modifications physiologiques et hormonales significatives qui influencent aussi le flux menstruel. Par exemple, les bouleversements hormonaux post-accouchement, couplés à la dilatation cervicale lors d'un accouchement par voie basse, peuvent modifier le flux. Il y a aussi les changements dans l'endomètre et les possibles traumatismes ou cicatrices dues à l'accouchement qui peuvent influencer également les saignements. À cela, nous pouvons ajouter l'allaitement qui peut retarder ou modifier les règles en supprimant l'ovulation. On peut parler aussi de l'accouchement qui peut retarder le retour des règles. Enfin, le stress lié à la maternité peut également jouer un rôle dans la régulation du cycle menstruel.

Le stress :

En effet, le stress peut lui aussi influencer le flux menstruel en perturbant l'équilibre hormonal du corps, notamment en libérant de la cortisol, qui peut altérer les hormones sexuelles régulant le cycle. Cette perturbation peut inhiber l'ovulation, conduisant à des cycles irréguliers. De plus, le stress modifie l'épaisseur de l'endomètre, ce qui affecte la nature du flux. L'activation du système nerveux due au stress peut également impacter la circulation sanguine vers les organes reproducteurs, donc impacter les flux. Et les comportements induits par le stress, tels que de mauvaises habitudes alimentaires ou un manque de sommeil, peuvent aussi influencer le cycle.

Le poids :

Une autre raison que l’on peut citer est le poids. Il peut interférer avec l'équilibre hormonal du corps. Les tissus adipeux produisent et stockent des hormones, notamment les œstrogènes; donc un excès ou un manque de graisse peut perturber ce processus. Un poids extrême, trop élevé ou trop bas, peut quant à lui affecter l'ovulation, rendant les cycles irréguliers ou inexistants. On peut mentionner l'obésité qui augmente le risque de résistance à l'insuline, souvent liée au syndrome des ovaires polykystiques, affectant ainsi le cycle. À l'inverse, un poids faible peut indiquer une malnutrition, affectant la production hormonale, pouvant provoquer une aménorrhée. Enfin, le stress physique dû à un poids inadapté peut également perturber le cycle menstruel.

L’alimentation :

La malnutrition, qu'elle soit due à la sous-alimentation ou à des troubles de l'alimentation comme l'anorexie ou la boulimie, peut interrompre les règles en raison d'une diminution de la graisse corporelle et de déséquilibres hormonaux. Aussi, une consommation déséquilibrée peut perturber les niveaux d'hormones, affecter le poids corporel, entraîner des carences nutritionnelles et impacter l'ovulation et le flux des règles.

L’exercice physique :

L'exercice physique intense peut quant à lui perturber le cycle menstruel de plusieurs manières. Il influence l'équilibre hormonal, peut réduire la masse grasse au point d'affecter la menstruation, et peut engendrer un stress physique qui peut retarder ou inhiber l'ovulation. De plus, si l'énergie consommée ne suffit pas à couvrir les dépenses énergétiques du corps, ce dernier peut suspendre des fonctions comme la menstruation pour économiser de l'énergie.

Les troubles médicaux :

Certains troubles médicaux peuvent venir modifier les flux menstruels. Voyons quelques exemples :

• Les fibromes utérins : Les fibromes sont des tumeurs non cancéreuses qui se développent à partir de la paroi musculaire de l'utérus. Cela peut créer chez certaines personnes des symptômes tels que des saignements menstruels abondants, des règles prolongées, des douleurs pelviennes ou une sensation de lourdeur. Les saignements excessifs causés par les fibromes peuvent d’ailleurs conduire à l'anémie.
• L’endométriose : L'endométriose est une affection où des cellules similaires à celles de la muqueuse de l'utérus (endomètre) se développent en dehors de celui-ci, souvent sur les ovaires, les trompes de Fallope et le tissu pelvien. Ces lésions endométriales peuvent causer des règles extrêmement douloureuses, des saignements abondants et d'autres symptômes comme des douleurs pendant les rapports sexuels. Au fil du temps, l'endométriose peut également entraîner des problèmes de fertilité.
• Les maladies thyroïdiennes : La glande thyroïde, située à la base du cou, produit des hormones qui régulent de nombreuses fonctions du corps, y compris le métabolisme. Un déséquilibre hormonal dû à une hyperthyroïdie (production excessive d'hormones thyroïdiennes) ou une hypothyroïdie (production insuffisante) peut perturber le cycle menstruel. Ainsi, les femmes atteintes de troubles thyroïdiens peuvent constater des changements dans la régularité, la durée et l'abondance de leurs menstruations. Une surveillance médicale est essentielle pour gérer ces affections et minimiser leurs effets sur la menstruation.

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Les médicaments et les traitements :

Les médicaments et traitements peuvent influencer les menstruations de diverses manières. Certains interfèrent avec les niveaux hormonaux, modifiant ainsi le cycle. D'autres peuvent affecter la coagulation, augmentant ou diminuant les saignements. Par exemple, la chimiothérapie peut perturber la fonction ovarienne, et l'aspirine peut intensifier les saignements.

 

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Quand devient inquiétant un flux menstruel et que faire ?

Si vos flux menstruels vous inquiètent, les symptômes que nous allons évoquer ci-dessous peuvent être une raison de faire appel à un professionnel de santé, ne serait-ce que pour vous rassurer.

Flux extrêmement abondant :

Si vous devez changer votre protection hygiénique toutes les heures, ou si vos règles durent plus de 7 jours.

Flux très léger ou absent :

L'aménorrhée (absence de menstruation) peut être normale dans certaines situations, comme pendant la grossesse ou l'allaitement, mais elle peut également signaler d'autres problèmes sous-jacents.

Règles douloureuses :

Si la douleur est telle qu'elle perturbe vos activités quotidiennes malgré les antidouleurs, ou si les symptômes s'aggravent avec le temps.

Règles irrégulières :

Si votre cycle est souvent irrégulier, ou s'il change soudainement.

Saignements entre les règles :

Des saignements qui ne sont pas liés à vos règles et qui ne sont pas typiques pour vous.

Autres symptômes inhabituels :

Comme des caillots sanguins de grande taille, des symptômes de fatigue (qui pourraient signaler une anémie due à une perte de sang excessive), ou tout autre symptôme qui vous préoccupe.

Les flux menstruels peuvent varier au cours d'une vie pour diverses raisons, mais également au sein d'un même cycle. Cela n'est pas forcément alarmant et ne signifie pas nécessairement que vous avez un problème de santé. Toutefois, en présence de symptômes inhabituels ou préoccupants, il est recommandé de consulter un médecin