Tout savoir sur la glaire cervicale

Moins connue que les règles et pourtant tout aussi liées au cycle menstruel, nous vous proposons de découvrir aujourd’hui la glaire cervicale. Cette dernière fait partie des différentes pertes vaginales non sanguines ou pertes blanches. Comprendre son fonctionnement est une nouvelle clé de compréhension de notre corps de personne menstruée. D’où vient la glaire cervicale ? À quoi sert-elle ? Comment gérer la glaire cervicale au quotidien ? Dans l’article qui suit, on répond à toutes les questions que vous ne vous posiez même pas sur cette invitée surprise du cycle menstruel.

C’est quoi la glaire cervicale ?

La glaire cervicale est une sécrétion issue du vagin et de l’utérus et plus particulièrement du canal endocervical, qui est le passage reliant l'intérieur de l'utérus au vagin. Les cellules qui tapissent le canal cervical sécrètent du mucus : c’est la glaire cervicale.

Du fait de sa position stratégique entre le vagin et l’utérus, la glaire cervicale joue un rôle prépondérant pour la fécondité. Ainsi, elle empêche ou favorise le passage des spermatozoïdes vers le col de l’utérus. Pendant l'ovulation, elle protège les spermatozoïdes de l'acidité du vagin et sa texture leur permet de rejoindre plus vite les trompes de Fallope où se déplace l’ovule. En période infertile, elle obstrue le col en formant un bouchon.

Ainsi, la consistance de la glaire change au fil des 4 phases du cycle menstruel : elle est composée de réseaux de filaments formant une sorte de maille plus ou moins serrée selon la période du cycle de la femme. C’est pourquoi observer la texture et la couleur de sa glaire cervicale lorsqu’elle est expulsée par le vagin est un bon moyen de déterminer à quelle étape de son cycle menstruel on se trouve.

La glaire cervicale est souvent de couleur claire / blanchâtre. Ces teintes expliquent que la glaire cervicale soit confondue avec les autres pertes blanches issues du vagin : avant d’aller plus loin dans l’article, prenons le temps de nous arrêter sur les différences entre glaire cervicale, pertes blanches et pertes vaginales.

Glaire cervicale, pertes vaginales, pertes blanches : différences

Pertes blanches, pertes vaginales, glaire cervicale : ces termes sont communément utilisés pour désigner les sécrétions non sanguines expulsées de l’utérus et du vagin des personnes menstruées. Et pourtant, ces termes englobent différentes actions et rôles !

Pertes blanches = pertes vaginales

Les pertes blanches sont le nom communément donné aux secrétions vaginales non sanguines (et donc différentes des règles). On parle aussi de pertes vaginales. Elles sont de différentes origines et n’ont pas les mêmes rôles :

• La glaire cervicale est issue du canal endocervical entre le vagin et l’utérus. Elle joue un rôle important dans la fécondité. Elle fait partie des pertes blanches mais n’est pas l’unique ;
• Les glandes de Bartholin ont pour rôle la lubrification du vagin. Quand vous êtes excitée, comme lors de la masturbation ou d’un rapport sexuel, elles sécrètent un liquide incolore appelé mucus ou cyprine. Celui-ci se développe à l’intérieur de chaque glande et se dirige vers le vagin à travers un canal d’excrétion.
• Les glandes de Skene ont pour rôle de sécréter un liquide qui peut être de très transparent à légèrement blanc, d’une épaisseur fluctuante, au moment de l’orgasme. En général, la quantité de ce liquide est très faible et cette sécrétion passe inaperçue mais le volume émis lors de l’éjaculation est variable selon les femmes : certaines femmes sont ainsi appelées “femmes fontaines”. Les glandes de Skene sont l’équivalent de la prostate chez l’homme.

L’ensemble de ces pertes sont le mécanisme physiologique par lequel le vagin se nettoie. Les pertes blanches peuvent être sécrétées sans discontinuer : elles ne sont pas uniquement liées au cycle menstruel.

Et les leucorrhées ?

Vous avez peut-être eu l’occasion de rencontrer le terme “leucorrhées” à propos des pertes blanches ou pertes vaginales. Il s’agit du nom médical donné à ces pertes. Elles sont de deux types : les leucorrhées physiologiques (ou autrement dit “normales”) et les leucorrhées pathologiques (ou autrement dit “anormales”, issues d’une infection, ou d’une maladie). Nous en reparlons plus tard dans cet article !

La glaire cervicale fait partie des pertes blanches mais elle n’est donc pas la seule perte blanche existante. Distinguer ses différentes pertes blanches (glaire cervicale ou autre) sera abordé dans cet article.

La glaire cervicale pendant le cycle menstruel

La glaire cervicale est produite par le corps des personnes menstruées de la puberté à la ménopause et elle est intimement liée à la fécondité et au bon fonctionnement de l’utérus et du vagin. Elle évolue pendant le cycle menstruel : découvrons ensemble ses différents rôles et fonctions au sein du cycle menstruel et dans la reproduction.

Phase folliculaire (avant l'ovulation)

La phase folliculaire est la phase durant laquelle le corps travaille à la maturation d’un ovule au sein des ovaires. La personne menstruée n’est alors pas fertile.

La glaire cervicale est alors peu abondante, épaisse et de couleur blanche. Semblable à un bouchon, elle vient fermer le col pour empêcher le passage des spermatozoïdes.

Au moment de l’ovulation

L’ovulation consiste au moment où l’ovule mature est libéré par l’un des ovaires. Il arpente alors la trompe de Fallope qui le sépare de l’utérus où il s’installera en cas de fécondation. La personne menstruée est alors fertile.

Dans les 24 à 72 heures précédant l’ovulation, la glaire cervicale change de texture. Elle abandonne son rôle de bouchon de l’utérus. Elle devient plus abondante, fluide et filante. Dans cet aspect, elle peut laisser passer les spermatozoïdes.

Le jour de l’ovulation, la texture de la glaire cervicale est comparable à celle d’un blanc d’oeuf. Abondante, fluide, brillante, élastique et translucide, elle favorise le passage des spermatozoïdes jusqu’à l’utérus et les trompes de Fallope.

Phase lutéale (après l’ovulation)

Dans les 48 heures suivant l’ovulation, soit l’ovule est fécondé, soit il meurt. Dans les deux cas, la personne menstruée n’est plus fertile et les spermatozoïdes n’ont plus besoin de passer dans l’utérus : la glaire cervicale reprend son rôle de bouchon.

Ainsi, durant la phase lutéale qui succède à l’ovulation et met le corps en ordre de marche pour accueillir une grossesse, la glaire cervicale s’assèche et s’épaissit à nouveau. Elle est de couleur blanche / jaune clair, selon les personnes.

Pendant les règles

À la toute fin de la phase lutéale, quand il n’y a pas eu fécondation de l’ovule et que les règles approchent, la glaire cervicale est épaisse et peut avoir une couleur jaunâtre.

Pendant la grossesse

En cas de fécondation, la glaire cervicale conserve son rôle de bouchon : elle protège ainsi l’embryon, puis le fœtus, des infections. Ceci ne signifie pas qu’il n’y a plus de pertes blanches pendant la grossesse : a contrario, les autres glandes du vagin continuent à travailler, notamment pour l’hydrater sous l’effet des taux d’hormones qui sont élevés pendant la grossesse !

En fin de grossesse, la glaire cervicale, sous la forme d’un gros blanc d’oeuf à peine cuit, “tombe” parfois quelques jours voire quelques semaines avant le début du travail : ce phénomène s’appelle le bouchon muqueux. La perte du bouchon muqueux est à  différencier d’une fissuration de la poche des eaux : cette dernière se traduit par la perte d’un liquide semblable à de l’urine et nécessite de voir un professionnel rapidement. Consultez votre professionnel de santé de référence si vous avez un doute.

Et sous contraception hormonale ?

Sous contraception hormonale (pilule, implant, patch ou encore anneau vaginal), le fonctionnement du cycle menstruel naturel est modifié. La personne menstruée est bloquée dans une longue phase lutéale, comme plongée dans un faux état de grossesse.

L’ovulation étant absente sous contraception hormonale, la glaire cervicale ne devient jamais filante et translucide ! Plus encore, les hormones distillées par la contraception hormonale ont tendance à épaissir la glaire cervicale. Elle forme ainsi un bouchon hermétique entre le vagin et l’utérus, au maillage très serré, tout au long du cycle.

Autrement dit, sous contraception hormonale, la glaire cervicale a le même aspect que pendant la phase folliculaire : elle est épaisse et blanchâtre.

La glaire cervicale : indice de fertilité

L’aspect de la glaire cervicale évolue donc énormément pendant le cycle menstruel et tout particulièrement à l’approche de l’ovulation et au moment de celle-ci. C’est pourquoi la consistance de la glaire cervicale est un symptôme de l’ovulation et un formidable indicateur de fertilité.

Changement de consistance de la glaire cervicale

À l’approche de l’ovulation et au moment de celle-ci, la glaire cervicale quitte son rôle de bouchon de l’utérus pour permettre aux spermatozoïdes de pénétrer l’utérus et d’aller féconder l’ovule sur le point d’être libéré. Elle se fluidifie et se développe en abondance.

Et concrètement ?

Concrètement, à ce moment-là, vous allez retrouver, régulièrement, sur votre papier WC, des petits paquets de glaire cervicale un peu tremblotante, semblable à du blanc d’oeuf. Cela signifie que vous êtes sur le point d’ovuler ou que vous venez d’ovuler. Vous êtes donc fertile !

Comment observer sa glaire cervicale ?

Observer sa glaire cervicale est intéressant pour mieux comprendre et connaître son corps. Nous vous donnons dans cette partie des outils pour observer votre glaire cervicale, notamment pour pouvoir mieux anticiper votre cycle menstruel et votre fécondité. Ceci étant dit, vous n’êtes pas obligé de la toucher si cela vous dégoûte et vous n’êtes pas obligée de mener ces observations à chaque cycle, surtout si vous n’avez pas de projet bébé et êtes sous contraception.

Etape 1 : Se concentrer sur ses sensations

Avant même d’envisager de toucher sa glaire cervicale, il est intéressant de vous concentrer sur vos sensations. Il est très possible que vous ressentiez votre sang s’écouler à l’extérieur de vous quand vous avez vos règles –et bien sachez que l’écoulement de la glaire cervicale filante en temps d’ovulation est très similaire.

Etape 2 : Observer ses sous-vêtements

L’observation de vos sous-vêtements est certainement la première chose qui vous a mis sur la piste de l'existence des pertes blanches et de la glaire cervicale… Si c’est normal et sain, c’est toujours un peu surprenant et pas toujours agréable.

Le plus fréquemment, le dépôt :

• brunâtre correspond à la fin des règles quand le sang coule lentement et s’oxyde,
• blanchâtre et sec correspond à la phase folliculaire,
• translucide et visqueux correspond au moment de l’ovulation
• jaunâtre et grumeleux correspond à la phase lutéale, après la fécondation.

Plus encore, vous pourrez repérer les différents états de la glaire cervicale sur votre papier toilette lorsque vous vous essuyez. Grummeleuse et collante, il y a fort à parier que vous soyez en phase folliculaire ou lutéale. Abondante, filante et translucide, vous êtes certainement proche d’ovuler !

Etape 3 : Faire le test du verre d’eau

Vous voulez aller encore plus loin dans l’observation de votre glaire cervicale ? Le test du verre d’eau vous permet de différencier votre glaire cervicale des autres pertes non sanguines susceptibles de s’échapper de s’échapper de votre vagin (cyprine, sperme, sécrétions vaginales).

Prélever un peu de la sécrétion qui vous interroge et placez-la dans un verre d’eau : si elle conserve sa texture, il s’agit de glaire cervicale, tandis que si elle se dissout, il s’agit d’un autre type de perte vaginale.

Qu’est-ce que la glaire “normale” et “anormale” ? Comment réagir en cas d’anormalité ?

Il est normal et sain d’avoir différents aspects de glaire cervicale pendant le cycle menstruel. Cependant, si elle arbore une couleur, une texture ou une odeur particulière, cela peut être anormal et être le signe d’une infection. Dans ce cas, il est important de consulter rapidement votre médecin généraliste ou votre gynécologue.

Ma glaire cervicale est de couleur jaune

Nous l’avons évoqué : en fonction de la période de votre cycle, il est normal de constater un changement de teinte de la glaire. La couleur jaune est assez courante (et saine) : la glaire devient souvent jaunâtre et plus épaisse quand elle durcit après la fin de votre période de fertilité. Pas de panique donc si vous observez ce phénomène. En revanche, si ce changement de texture et de couleur s’accompagne d’une odeur désagréable et/ou de démangeaisons, gênes et brûlures, cela peut être le signe d’une pathologie (infection ou maladie). Le plus souvent, c’est bénin, mais cela nécessite un diagnostic et la mise en place d’un traitement : prenez rapidement rendez-vous avec un professionnel de santé.

Ma glaire cervicale est rosée ou brunâtre

Quand la glaire cervicale est rosée, il est très possible que quelques gouttes de sang se soient mélangées avec de la glaire cervicale. Quand la glaire est brunâtre, le phénomène est similaire à la différence que le sang s’écoulant lentement a eu le temps de s’oxyder et de foncer –c’est souvent le cas en fin de règles et c’est normal.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène et elles ne sont pas forcément graves (il peut s’agir de sang lié à l’ovulation, de spotting en tout début ou toute fin de règles…). Il peut aussi s’agir d’une plaie présente dans les parties génitales ou encore d’un déséquilibre hormonal. La présence de kystes peut aussi expliquer ces saignements. Chez les femmes âgées de plus de 50 ans, cela peut être un signe de préménopause.

De façon générale, si votre glaire cervicale est rosée ou brunâtre autour de la période des règles ou au moment de l’ovulation, il est très probable que ce soit normal. Si ce phénomène a lieu en dehors de cette période et s’accompagne d’une odeur désagréable et/ou de démangeaisons, gênes et brûlures, cela peut être le signe d’une pathologie (infection ou maladie). Prenez rendez-vous avec votre professionnel de santé pour lui en parler.

Il y a des traces de sang dans ma glaire cervicale

La présence de sang rouge dans la glaire cervicale en dehors des règles peut être assez inquiétante. Cependant, ce n’est pas forcément synonyme de gravité.

Il peut s’agir d’une perte de sang liée à l’ovulation (au moment d’être libéré par l’ovaire, l’ovule rompt un petit vaisseau sanguin et un peu de sang s’écoule), d’une irritation vaginale ou même de l’implantation d’un embryon.

Différentes pathologies peuvent aussi entraîner des métrorragies (pertes de sang vaginales entre les règles) comme l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou encore une plaie au vagin ou à l’utérus.

Au-delà de quelques gouttes de sang, saigner en dehors de votre période de règles n’est pas un symptôme normal : nous vous recommandons de prendre rendez-vous avec votre professionnel de santé si vous remarquez des saignements.

Hygiène et glaire cervicale

La glaire cervicale n’est pas sale. Comme les règles, elle est saine et naturelle, et c’est un acteur important du cycle menstruel. Ceci étant dit, il n’est pas toujours agréable de retrouver des résidus de pertes blanches dans le fond de ses culottes ou au niveau de sa vulve… Pour avoir la sensation d’être fraîche tout au long de la journée, plusieurs solutions sont possibles :

• Se nettoyer la vulve à l’eau ou avec un produit intime adapté : pour éviter les infections, il est essentiel de nettoyer ses parties intimes une à deux fois par jour. Laver avec de l’eau suffit mais vous pouvez utiliser un produit intime. 🌈 En boutique, retrouvez notre gel intime lavant doux et bio de la marque Jho. Sous la douche, frottez délicatement ce savon sur votre vulve pour la nettoyer ;
• Ne pas nettoyer l’intérieur du vagin : s’il est essentiel de laver votre pubis régulièrement, ne pratiquez pas de douche vaginale. Les pertes blanches sont là pour nettoyer votre vagin et expulser les peaux mortes et autres restes de règles et de sperme présents. Nettoyer votre vagin risque de déstabiliser votre flore vaginale et d’entraîner des maladies et autres infections ;
• Utiliser des lingettes intimes pour réaliser votre toilette intime : durant la journée, vous pouvez réaliser votre toilette intime après chaque passage aux toilettes grâce aux lingettes intimes ;
• Mettre un protège-slip : plus fin qu’une serviette menstruelle, le protège-slip protège vos sous-vêtements et vous permet de vous sentir plus fraîche ! 🌈En boutique, nos protège-slips chouchous sont ceux de la marque Jho : bio, ultra-fin et bien collants pour éviter de se déplacer, ils sont parfaits pour se sentir bien !

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