Insomnies et ménopause : comment retrouver le sommeil ?

Vos règles ont cessé et avec elles, votre capacité à vous endormir facilement. Depuis quelques temps, vous vous tournez et retournez dans votre lit, vous vous interrogez, vous vous réveillez au beau milieu de la nuit… bref, vous souffrez d’insomnies. Le saviez-vous ? Les insomnies sont un des symptômes méconnus de la ménopause. Peu mises en avant et médiatisées, elles impactent fortement la qualité de vie des personnes ménopausées. Pourquoi souffre-t-on d’insomnies à la ménopause ? Comment retrouver le sommeil à ménopause ? Bien plus qu’un e-shop, Gapianne accompagne les femmes dans les différentes étapes de leur vie intime : la ménopause en est une importante. Dans cet article sur les insomnies et la ménopause, nous répondons à toutes vos questions sur les troubles du sommeil liés à la ménopause.

Pourquoi avons-nous des insomnies à la ménopause ?

Les insomnies et les troubles du sommeil font partie des symptômes les plus courants de la périménopause et de la ménopause. Ce, d’une part car ils sont une conséquence des fluctuations hormonales qui ont lieu à la périménopause et à la ménopause, et d’autre part car ils sont liés aux différents symptômes ménopausiques.

Nos hormones nous jouent des tours

La périménopause correspond à la période durant laquelle les menstruations cessent peu à peu. Cette dernière peut durer de deux à quatre ans, selon les personnes menstruées, et peut résulter en des cycles très irréguliers en durée et en intensité. La faute à des taux d’hormones sexuelles en baisse qui n’atteignent pas à chaque fois les niveaux suffisants pour déclencher l’ovulation : le cycle est perturbé. Et au-delà du cycle, c’est tout le corps qui est perturbé, au point de générer des insomnies et des troubles du sommeil.

Lorsque le cycle menstruel a définitivement cessé, les taux d’hormones sexuelles dans le corps des personnes menstruées est particulièrement bas. Or, cela affecte fortement le cycle du sommeil et peut entraîner des insomnies et des troubles du sommeil. En effet, les insomnies à la ménopause sont liées à la baisse d'œstradiol, hormone la plus abondante des œstrogènes, qui est généralement accompagnée d'une réduction de la sécrétion de l'hormone du sommeil, la mélatonine.

Nos autres symptômes nous empêchent de nous endormir

Au-delà de ces fluctuations hormonales qui impactent la qualité du sommeil à la périménopause puis à la ménopause, les autres coupables des insomnies des personnes ménopausées ne sont autres que les différents symptômes ménopausiques ! Douleurs pelviennes, articulaires et musculaires, variations de l’humeur et du stress, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale : l’ensemble de ces symptômes courants à la ménopause peuvent vous empêcher de trouver le sommeil !

Quelles sont les conséquences sur la santé de ces insomnies à la ménopause ?

Les insomnies et les troubles du sommeil ont pour conséquence directe la fatigue pendant la ménopause et un impact sur la qualité de vie. Plus grave, les insomnies chroniques augmentent par ailleurs les risques de maladies graves telles que les maladies cardiovasculaires et les cancers.

Impact sur la fatigue et qualité de vie

La conséquence la plus directe des insomnies et des troubles du sommeil de la période de la ménopause est la fatigue. Nombre de personnes ménopausées indiquent souffrir d’une grande fatigue. Une fatigue qui, si elle se prolonge et devient chronique, peut impacter fortement votre qualité de vie au quotidien. Troubles de la concentration, difficulté à tenir le rythme et à garder une humeur constante… Les conséquences d’une forte fatigue peuvent s’avérer difficiles à gérer et à vivre, pour vous et pour vos proches.

Augmentation des risques de maladies graves

Plus encore, les insomnies à la ménopause et plus largement les troubles du cycle du sommeil peuvent augmenter les risques d’occurrence des maladies graves.

Augmentation avérée du risque cardiovasculaire

D’après une méta-analyse parue en 2017 (le type d’étude scientifique la plus fine car reposant sur d’autres études scientifiques) des chercheurs de la China Medical University (Shenyang, Chine) ont indiqué que les risques de développer une maladie cardiaque et d’accidents vasculaires cérébrales étaient augmentés de 27% chez les personnes souffrant d’insomnies. Les complications à dormir et les nuits non réparatrices augmentent pour leur part les risques de 11% et 18% respectivement.

Augmentation non avérée du risque de cancer

Vous avez peut-être entendu que le manque de sommeil peut aussi augmenter le risque de développer un cancer. Ce n’est pas aussi clair que ça : les troubles du sommeil – insomnies, sommeil léger et nuits non réparatrices – ont un lien hétérogène avec le risque d’incidence du cancer et la mortalité par cancer. Alors que les moments de somnolence diurne sont le plus souvent associés à une augmentation des risques de développer un cancer, aucune association n’a été observée, à l’heure actuelle, entre les symptômes d’insomnie et la mortalité par cancer. Aussi, il est difficile de dire que les insomnies seraient la cause d’une augmentation du risque de cancer. Bref : déculpabilisez ! ♥️

Quand dois-je m’inquiéter, comment me faire aider ?

Les insomnies, de même que les troubles du sommeil (sommeil léger, réveils nocturnes, sensation de ne pas être reposé le matin), sont un symptôme de la ménopause. Comme la fatigue, les insomnies ne sont pas un symptôme sur lesquels il est évident de consulter : avoir du mal à s’endormir, se sentir fatigué ou tourner un peu en rond au lit est la routine pour beaucoup d’entre nous ! Alors quand doit-on s’inquiéter ? Quelle est la “limite” ?

Quand consulter pour des insomnies à la ménopause ?

Si vous souffrez d’insomnies et de troubles du sommeil pendant la ménopause, notre recommandation est de vous tourner vers un médecin.

Si les insomnies à la ménopause impactent votre qualité de vie : vous ne parvenez plus à tenir le rythme de votre vie à cause de la fatigue emmagasinée ? Vous n’arrivez pas à dormir malgré une fatigue extrême ? Vous vous sentez stressée par cette situation au point que cela vous déprime un peu ? Consultez, vous êtes légitime ♥️. Par ailleurs, n’hésitez pas aussi à consulter si la situation change brusquement : si vous avez toujours dormi immédiatement et que vous ne parvenez plus à vous endormir, cela peut aussi être un motif de consultation.

Qui consulter ?

La première personne à consulter si vous subissez des problèmes de sommeil pendant la ménopause est votre médecin traitant. Il vous interrogera sur vos symptômes et s’assurera que vos insomnies sont bien liées à la ménopause et non à une autre pathologie ou aux autres symptômes ménopausiques. Il pourra aussi vous prescrire d’autres examens pour affiner son diagnostic avant de vous proposer des traitements et solutions.

Quels traitements naturels pour retrouver le sommeil ?

Pour retrouver le sommeil en cas d’insomnies liées à la ménopause, il existe différentes solutions naturelles à tester. Petit disclaimer de rigueur : “naturel” ne signifie pas “bon pour la santé”. Autrement dit, avant d’utiliser ces traitements naturels parlez-en à votre médecin et/ou à votre pharmacien–notamment pour vérifier qu’il n’y a pas de risque d’interaction médicamenteuse avec d’autres traitements.

Plantes

Les plantes–valériane, houblon, camomille… – peuvent vous aider à trouver le sommeil. Elles disposent de différents effets (apaisant, relaxant, sédatif) et, une fois combinée, elles peuvent réellement vous aider. De façon plus générale, les plantes peuvent vous aider à soulager vos symptômes liés à la ménopause.

Vous pouvez prendre des plantes sous différentes formes pour vous aider à dormir et notamment de deux manières :

• Sous forme de gélule, en cure de compléments alimentaires, afin de bénéficier de leurs effets relaxants au quotidien.
• Sous forme de tisane, à prendre avant d’aller vous coucher sous la forme d’un rituel pour vous accompagner vers le sommeil.

Je veux cette infusion pour le sommeil

CBD

Le cannabidiol (CBD) est une molécule issue des fleurs d’une des sous-espèces du chanvre qui agit en entrant en interaction avec le système endocannabinoïde du corps. Certaines personnes y sont très sensibles, d’autres moins. Nous avons donc fait le choix de vous proposer des produits avec CBD et d’autres sans pour vous donner le choix en fonction de vos préférences.

Le CBD agit à plusieurs niveaux sur le corps–régulation de l’humeur et du stress, réduction des douleurs et augmentation de la relation–, en faisant un précieux allié contre les insomnies.

Comme pour les plantes, il est possible de prendre le CBD de deux façons assez différentes, pour des effets différents :

• Sous forme de cure, en prenant de l’huile de CBD au quotidien. Cela permet d’apporter à votre corps un supplément en cannabinoïdes permettant de l’aider à mieux fonctionner sur le long terme. Comme pour les cures de compléments alimentaires, nous vous recommandons de prendre l’huile de CBD pendant trois mois pour bénéficier de ses effets sur le long terme.

• Sous forme de tisane au CBD, à consommer le soir, pour bénéficier des effets immédiats du CBD et favoriser votre endormissement.

⭐ Le saviez-vous ? Le CBD n’est jamais autant efficace que lorsqu’il est associé à une matière grasse (elle augmente sa biodisponibilité ce qui signifie que le corps l’assimile mieux !). C’est pourquoi l’huile de CBD est intéressante. Pour ce qui est des tisanes au CBD, pour encore plus de gourmandise et d’efficacité, ajoutez un peu de lait pour booster son effet !

Suivi thérapeutique

Bien que naturelle, la périménopause, cette période qui annonce la ménopause, est une période de transition dans la vie d’une femme. Elle représente physiquement le vieillissement et, pour certaines femmes, elle peut correspondre à un deuil, celui de la fécondité et de la maternité. Cette période de recherche de sens peut amener à une vraie remise en question et à de nombreuses questions.

Si vous vous sentez particulièrement stressée ou anxieuse, il est possible que votre santé mentale soit touchée et que cela impacte la qualité de votre sommeil et provoque vos insomnies.

C’est pourquoi prendre soin de votre santé mentale, notamment en prenant contact avec un(e) psychologue, peut représenter une solution naturelle à vos insomnies et à vos troubles du sommeil liés à la ménopause. Pour vous aider à sélectionner votre professionnel, nous proposons un annuaire de professionnels de santé plébiscités par notre communauté.

Les traitements médicamenteux pour les insomnies à la ménopause

En plus des traitements naturels, il existe des traitements médicamenteux pour vous aider à retrouver le sommeil pendant la ménopause. Votre médecin peut être amené à vous les prescrire si les traitements naturels ne sont pas efficaces sur vous ou s’il le pense nécessaire. Voici des compléments d’information à leur propos.

La mélatonine

La mélatonine est appelée l’hormone du sommeil : produite naturellement par notre organisme, c’est elle qui régule nos rythmes biologiques. Un faible taux de mélatonine (souvent engendré par un faible taux d’hormones sexuelles) peut entraîner des insomnies et des troubles du sommeil. C’est pourquoi il peut être intéressant de se supplémenter.

La mélatonine que vous pouvez prendre pour vous supplémenter est une hormone de synthèse–d’où le fait que l’on ne puisse pas la considérer comme un traitement “naturel”–mais elle reste un traitement bien toléré et le plus souvent sans contre indication. C’est un traitement souvent recommandé par les médecins et les pharmaciens en premier recours contre les insomnies. La mélatonine peut même être délivrée sans ordonnance mais nous vous recommandons de prendre conseil auprès de votre pharmacien.

Les somnifères

Les somnifères sont des médicaments qui facilitent le sommeil. Ils facilitent l’endormissement et peuvent même garantir le maintien du sommeil profond si leur durée d’action est suffisamment longue. En France, les somnifères les plus prescrits font partie de la famille des benzodiazépines.

Ces médicaments ne sont remis que sur ordonnance médicale, sur prescription de votre médecin traitant. Leurs effets pouvant être négatifs à long terme, il sont généralement prescrit sur de courtes durées, inférieure à 28 jours, pour traiter des insomnies ponctuelles.

Le traitement hormonal de la ménopause (THM)

L’objectif du traitement hormonal de la ménopause (THM) est de contrecarrer les sources des symptômes de la ménopause. Il combine l’action d’un œstrogène et d’un progestatif pour répondre à la baisse du taux de ces deux hormones lors de la ménopause.

Ce traitement est prescrit lorsque les symptômes de la ménopause ont des répercussions importantes sur votre santé et votre qualité de vie. En effet, il comporte des risques et nécessite d’être réfléchi et d’être décidé en accord avec votre médecin en fonction de l’intensité de vos symptômes et de votre état de santé. Avant toute ordonnance, un bilan médical, un examen clinique complet et une mammographie sont réalisés. En France, seules 6% des femmes prennent un THM d’après l’Inserm.

Intérêt du traitement

Le traitement hormonal de la ménopause a prouvé son efficacité pour diminuer les symptômes principaux de la ménopause (bouffées de chaleur, suées nocturnes, fatigue et troubles génito-urinaires), pour diminuer les risques osseux et pour augmenter l’espérance de vie des femmes ménopausées. La prise du THM a été associée à une baisse de 30 % de la mortalité globale chez les femmes ménopausées traitées entre 50 et 60 ans.

Limites et risques du traitement

Très critiqué en 2002 suite à la publication de l’étude américaine WHI (Women Health Study) qui démontrait ses risques, le THM a mis du temps a être réévalué et à être réhabilité. Aujourd’hui et dans son application française, le rapport bénéfice-risque du THM s’avère aujourd’hui positif. Il existe cependant des contre indications à sa prescription et il est essentiel de réévaluer le THM chaque année dans le cadre d’un suivi avec son médecin.